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City Girl Page 3
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A Penn, bien sûr, c’était différent. Je vivais avec Wendy et mon grand bonheur était de trouver ma colocataire vautrée sur le canapé défoncé du séjour, les pieds au mur, devant une quelconque série télé (pour se détendre vraiment, les plus nulles sont les meilleures. Je ne citerai pas de titre pour ne pas faire de jaloux).
— Super, te voilà déjà ! s’écriait Wendy en baissant le son.
On se préparait un cappuccino avec un nuage de chocolat en poudre (un voile pour Wendy, un cumulo-stratus pour moi) et ensuite on se racontait notre journée sans omettre un détail.
— … et alors je suis sortie de la cafétéria, et tu ne devineras jamais qui j’ai croisé ? Crystal Werner, main dans la main avec Mike Davis !
— Ils sont encore ensemble ?
— Incroyable, non ? Il l’a trompée avec la moitié du campus, et elle n’a pas le courage de le plaquer. Moi, à sa place…
Je trouve que Wendy a été très égoïste de me plaquer pour partir jouer les femmes d’affaires à New York. Avec qui vais-je échanger mes réflexions sur la vie, l’amour et les régimes, maintenant ?
Une petite lumière rouge clignote sur mon répondeur. Chouette, j’ai un message !
« Vous avez… trois… nouveaux messages » grince la voix numérisée (mâle ? femelle ? hermaphrodite ?).
Je ne pense pas un instant à Jeremy. Je ne m’imagine pas une seconde qu’il a changé d’avis et que, à peine aurai-je pressé le bouton « Play », sa voix de basse aux accents de crooner électrisants emplira le salon. « Salut, bébé, c’est moi. Tu me manques. »
Non, cela ne me vient pas du tout à l’esprit. Car je sais qu’il ne m’appellera que le jour où j’aurai cessé de penser à lui. Un beau soir, je rentrerai à la maison, fatiguée de ma journée de salariée modèle ; d’un geste négligent j’appuierai sur la touche « Play » du répondeur. Pas un instant l’image de Jeremy n’apparaîtra devant mes yeux. Et le miracle s’accomplira. Le fameux : « Salut, bébé, c’est moi. Tu me manques énormément » résonnera à mes oreilles, plus onctueux qu’une cuiller de Nutella.
Alleluia ! J’ai trois messages. Mon âme s’envole vers des contrées d’or et de lumière… Trois messages ! Qui cela peut-il bien être ? Négligemment, j’enfonce la touche « Play ». Pas un instant l’image de [censuré] n’apparaît devant mes yeux, et…
« Clic. Samantha, c’est maman. Rappelle-moi quand tu rentres. Biiiip. »
Bon, celui-ci n’était pas pour moi. Il faut bien que j’en laisse aux autres.
« Clic. Jackie ? (pause) Jackie, tu es là ? Enfin, décroche ! (pause) Je t’ai appelée au bureau mais ça ne répondait pas. Je dois sortir, mais il faut absolument que je te parle. Je frôle la crise de nerfs. Matthew a dit à Mandy qu’il me trouvait super sympa, mais il ne me plaît pas. Qu’est-ce que je fais ? Appelle-moi dès que tu rentres. Non, je serai sortie. Appelle-moi quand même et laisse-moi un message. Biiiip. »
Pas d’urgence, Iris vit une crise de nerfs permanente. Et qui est ce Matthew ?
« Clic. Jackie, c’est Janie. Je t’appelais juste pour te dire un petit bonjour. Appelle-moi quand tu as le temps. Biiiip. »
Pour la contrée d’or et de lumière, c’est raté.
Comme son message ne l’indique pas, Janie est ma mère. Quand j’ai eu quatre ans, elle m’a demandé de l’appeler par son prénom. Je crois qu’à l’époque c’était pour elle une façon de refuser l’étiquette de « mère », ce concept oppressif né de l’idéologie bourgeoise et de la volonté de la classe parentale de conserver sa position dominante et son pouvoir sans partage.
L'année de mes cinq ans, mon père, qui était chef de rayon sous-vêtements féminins — gaines et combinaisons — a été promu directeur du style « femmes » d’un grand magasin. C'est à cette époque que Janie a commencé à jeter aux orties sa philosophie féministe et marxiste tendance Libres Enfants de Summerhill, en même temps qu’elle se découvrait une fibre (c’est le mot) féminine matérialiste délicieusement décadente. C'est également à cette époque qu’elle m’a suggéré de l’appeler de nouveau « maman ». Mais trop tard, le pli était pris.
Mon nom officiel est Fern Jacqueline Norris. Fern ! Je hais ce sobriquet grotesque, et je me demande encore où mes géniteurs l’ont trouvé. Ma mère devait être sous l’influence d’une quelconque substance chimique altérant ses cellules grises au moment où elle m’a inventé un prénom aussi idiot. A moins qu’elle ne l’ait déniché dans les pages du Seigneur des Anneaux, son livre de chevet à la grande époque des seventies…
Avec le temps, j’ai réussi à la convaincre de m’appeler par mon second prénom, qu’elle a rapidement abrégé en Jackie. Moins original, mais plus facile à porter en société.
Quand j’étais petite, je vivais dans une grande maison avec Janie et mon père, dans une ville appelée Danbury, en plein cœur du Connecticut. Ma meilleure amie était une autre petite fille de mon âge, de la même taille que moi, coiffée de longues nattes. Elle s’appelait Wendy. Aujourd’hui elle est toujours ma meilleure amie, mais elle est bien plus grande que moi et elle a coupé ses tresses — qu’elle a laissées repousser quelque temps dans les années quatre-vingt-dix pour se donner le look Pocahontas. Et elle s’appelle toujours Wendy.
Mon père — il se prénomme Tim mais j’avais le droit de l’appeler papa — dessinait des vêtements féminins et ma mère créait des bijoux. Elle en a fabriqué des milliers, surtout des bracelets, avec à peu près tout ce qui peut servir à fabriquer des bracelets, et même avec ce qui ne peut pas servir à fabriquer des bracelets. Il y a eu l’époque récup’ avec des clous rouillés et des rondelles de plastique, l’époque ethno-chic avec du cuir et des coquillages, l’époque siècle des Lumières — avec des fausses perles et des camées en résine…
Elle a réussi à vendre quelques-unes de ses créations dans des boutiques chic de la région, mais elle conservait la plupart de sa production dans des boîtes à chaussures qu’elle empilait façon Empire State Building à côté de la bibliothèque. Une chance qu’à l’époque elle achetait toujours les chaussures dernier cri : elle disposait ainsi d’une confortable réserve de boîtes pour archiver son œuvre.
L'année de mes six ans, j’ai découvert que mes parents, que je prenais pour l’image même du couple idéal, n’en étaient effectivement que l’image. C'est étonnant comme les choses vous paraissent évidentes, après. La bonne réponse à un examen, le type qui était fou de vous et que vous n’aviez même pas vu jusqu’au jour où la fille la plus en vue du collège l’a remarqué, les nu-pieds qui vous auraient fait une démarche de top model (et les jambes qui vont avec) si votre voisine de soldes ne les avait pas repérés un quart de seconde avant vous, etc.
Après.
Mais sur le coup, l’annonce de leur séparation m’est tombée sur la tête comme un coup de massue dans un ciel bleu. Ou comme un coup de tonnerre sur la tête. Papa s’est exilé dans une garçonnière en ville et je suis partie avec Janie dans un trois-pièces un peu triste à quelques rues de là.
Quelques mois plus tard, papa a épousé Bev, qui était employée à mi-temps dans une agence de voyages, et ils ont pris une maison à Dufferin. Et, par la suite, Janie s’est mariée avec Bernie, représentant de commerce et végétarien convaincu, et nous sommes allées vivre dans son trois-pièces à lui, le même que le nôtre en un peu plus grand et beaucoup mieux rangé.
Pour mon huitième anniversaire, Janie, qui n’est jamais en panne d’idées farfelues, m’a fait cadeau d’une petite sœur et nous avons emménagé dans un quatre-pièces. Précisons au passage que non seulement Iris a eu le droit d’appeler Janie « maman », mais qu’elle y a même été fortement incitée. Quatre ans plus tard, Janie a décidé qu’elle en avait assez d’avoir des voisins à côté, au-dessus et en dessous, assez d’avoir l’impression d’habiter sous une piste de bowling, et assez de ne pas pouvoir écouter son intégrale des Beatles à un volume d’écoute « correct » (traduisez « à fond ») sans avoir aussitôt une descente de police en bonne et due forme (oui, ça nous
est arrivé).
L'ex-marxiste est passée sans remords dans le camp des infâmes propriétaires capitalistes et nous avons emménagé dans une grande maison avec jardin sur Kelsey Avenue (Bernie avait été nommé directeur adjoint de sa société) où nous sommes restés jusqu’à ce que Janie décrète que, tout compte fait, rien ne valait le bon air de Boston pour élever des enfants. Une seule enfant, en réalité, car j’avais entre-temps atteint l’âge de partir faire mes études à Penn. Par la suite Janie — ayant sans doute découvert à cette époque que la vie était née dans les océans — a estimé qu’on ne pouvait vivre loin de la côte et décidé d’établir sa petite famille en Virginie.
Depuis vingt-quatre ans que je vis sur cette planète, j’ai déjà quatorze adresses à mon compteur, en incluant l’appartement où vivaient mes parents quand Janie était enceinte de moi, ma chambre d’étudiante sur le campus, mon premier appartement à Penn avec Wendy et le studio où je me suis installée quand la traîtresse est partie vivre sa vocation de banquière new-yorkaise aux dents longues.
Officiellement j’avais choisi de rester à Penn pour achever ma maîtrise de lettres.
Officieusement, c’est surtout Jeremy que j’avais envie d’étudier…
Je m’installe sur le canapé pour sortir de leur boîte la paire de cuissardes en cuir noir que je viens d’acheter en rentrant du bureau. Toute fille qui vient de se faire plaquer devrait s’acheter une paire de cuissardes. Je considère cet acte comme la première étape d’un processus de reconstruction de l’ego qui en compte cinq en tout. Je le sais, c’est Wendy et moi qui avons mis la méthode au point à l’époque où elle s’est fait plaquer par… comment s’appelait-il, au fait ? Ah oui ! Brandon Putzhead.
J’avais noté la procédure, dûment vérifiée, sur une feuille de papier. Où ai-je fourré cette liste ? La voilà ! Dans le tiroir de ma commode, entre ma compile de slows pour tomber amoureuse — Hotel California, When a Man Loves a Woman, Stand by me… — et deux vieux tickets de concert des New Kids on the Block. Elle est écrite à l’encre violette et fleure bon le patchouli et la Marlboro. Toute une époque.
Comment survivre à une rupture
1 S'offrir une paire de cuissardes en cuir noir (le vinyle est très bien aussi à condition d’assumer le look SM).
2 Changer de coupe de cheveux. S'ils sont longs, les couper. S'ils sont courts, les couper encore plus court : vous n’avez pas le temps d’attendre qu’ils poussent. Ou changer de couleur. Ou faire une permanente. Ou faire les trois, mais attention de ne pas vous dire « bonjour madame » en croisant votre reflet le lendemain matin dans la glace de votre salle de bains. Choisir de préférence un de ces salons hors de prix où on vous apporte une orange pressée et où des homosexuels en jean blanc vous assurent que vous possédez la plus belle crinière qu’ils aient jamais vue.
3 Appeler une amie pour vous lamenter (allez-y franchement, vous êtes là pour ça) et l’entendre vous rappeler toutes les occasions où votre ex vous a fait du mal. L'écouter attentivement vous expliquer qu’elle ne l’a jamais trouvé si sexy ni si intelligent, que vous pouvez trouver bien mieux que lui et qu' « entre nous, il avait quand même une drôle d’odeur, tu ne trouves pas ? » Nota : il est préférable de choisir pour cette étape une amie médiocre et non pas une super amie, au cas où vous vous réconcilieriez avec votre ex.
4 Appeler un ami qui ne manquera pas de vous faire comprendre à demi-mot (ou à mots entiers, ce qui est encore meilleur pour le teint) combien vous êtes une femme attirante et désirable. Attention, ne pas succomber au baratin de l’ami en question ! Vous risquez d’avoir besoin de lui pendant les quelques mois à venir.
5 Acheter une boîte de chocolats, si possible les plus chers et les plus délirants : nappés de confiture de rose, glacés à la crème de vin blanc, fourrés au roquefort… Mangez tous les chocolats en une seule fois devant X-FILES, la série effrayante que les filles ne regardent qu’avec un voisin de canapé, histoire de vous prouver que vous n’avez besoin de personne en Harley-Davidson. Et gardez la boîte, surtout si elle est entourée d’un joli ruban : vous pourrez toujours y ranger les billets enflammés que ne manquera pas de vous écrire le prince charmant, que vous allez enfin pouvoir rencontrer à présent que la voie est libre.
Comme dirait Helen, c’est d’une modernité insensée ! Cinq ans plus tard, la méthode a pratiquement gardé toute son actualité, moyennant quelques aménagements.
1. Bottes. Fait.
2. Cheveux. Pas fait. J’hésite encore. Pas envie de me retrouver en larmes devant le miroir de ma salle de bains au terme de l’étape n° 2 de la reconstruction de mon ego malmené, avec comme unique solution de secours la casquette de base-ball rouge des Red Sox que Jeremy m’a laissée en partant pour la Thaïlande.
3. Amie. Pas fait, mais j’y songe. Principal écueil : après mes cinq ruptures en trois ans avec Jeremy, j’ai pratiquement épuisé mon stock d’amies médiocres, et je n’ai pas très envie de perdre celles qui me restent, ce sont les meilleures. On ne sait jamais, si Jeremy revenait.
4. Ami. Pas fait. Voilà un point franchement problématique, étant donné mon incapacité notoire à me faire des amis masculins et à les garder, surtout depuis que j’ai commencé à fréquenter Jeremy.
4. a. Me faire des amis masculins.
4. b. Appeler mes amis masculins.
4. c. Poursuivre la procédure selon le mode habituel.
5. Chocolats. Fait, fait, fait ! J’ai toujours une boîte de chocolats dans mes placards. La boîte de chocolats est une fourniture de première urgence au même titre que l’aspirine, le mercurochrome ou la boîte de capotes. On peut bien sûr améliorer l’étape n° 5 de diverses façons.
5 bis. Descendre un pot géant de Hägen Dasz aux noix de pécan devant la vidéo de Mary Poppins avec Julie Andrews. Non, devant Sex and the City ou Ally McBeal, histoire de se remonter le moral en voyant des femmes belles et intelligentes aussi célibataires que vous, et encore plus vieilles (plus de trente ans, c’est dire !)
Dans l’idéal, il faudrait répéter les étapes 1 à 5 jusqu’à cicatrisation complète de l’ego. Noter que les étapes 1 et 2 peuvent être légèrement modifiées. Par exemple, on peut remplacer les bottes en cuir par des mules à pompons, des nu-pieds à talons ou des boots à lacets. Enfin, n’importe quoi de sexy qui vous transformera en un obscur — non, en un voyant — objet du désir. Pour l’étape n° 2, même principe. Plutôt que de couper ses cheveux (surtout si le stock d’amoureux dont on est dotée connaît un taux élevé de turn-over), on peut se rabattre, au choix, sur des mèches, un balayage, une frange (option : laisser pousser la frange et piquer les barrettes de sa petite sœur, de préférence celles ornées d’une grosse marguerite en plastique rouge), etc. Enfin, vous voyez l’esprit.
Ce soir, en ce qui me concerne, je vais devoir faire l’impasse sur l’étape n° 5. Je sors en boîte !
J’ai juste le temps de foncer sous la douche pour me faire belle avant l’arrivée de Nat. Tiens, je vais même ouvrir mon flacon de savon parfumé que je gardais en prévision du retour de Jeremy. Je progresse à vue d’œil. Et tant que j’y suis, je m’offre la totale. Shampooing, gommage, masque pour le visage, épilation en règle — sait-on jamais ? — masque pour les cheveux, rinçage à l’eau fraîche (excellent pour le teint, les jambes, la tonicité de la peau si j’en crois le grand dossier du Cosmo de juin Un corps de déesse pour l’été ).
Je me regarde dans la glace de la salle de bains. Aphrodite sortant de son coquillage géant n’était pas plus désirable que moi.
J’enchaîne sur un brushing afin de lisser ma somptueuse crinière aux reflets d’encre — une bonne demi-heure d’efforts les bras levés. Je suis au bord de l’apoplexie, mais le résultat en vaut la peine. Je peux enfin enfiler ma jupe noire fendue haut sur la cuisse, un petit haut rouge vif près du corps et mes fameuses cuissardes.
Après réflexion, j’ai même mis un string, au cas où.
Nouvelle vérification dans la glace. C'est moi, cette bombe sexuelle ? Ils vont tous to
mber comme des mouches ! Quoique… je préférerais qu’ils tombent comme des hommes, dans mon lit de préférence. Et un par un, si possible.
Je pars à la recherche de mon Elle spécial maquillage de star, que je trouve roulé sous mon lit entre un pot de yaourt vide et mon tube de rouge à lèvres « Cœur de cerise ». Chouette ! je le cherchais, justement. Serait-ce un signe ?
Après avoir suivi les indications des meilleurs maquilleurs de Hollywood qui ont la gentillesse de m’expliquer comment ombrer mon regard de mystère sans me faire un œil au beurre noir et ourler mes lèvres de volupté sans avoir l’air de venir de manger une glace à la fraise — tout un art — je recule de quelques pas pour admirer mon nouveau Moi dans le miroir.
Pas à dire, Je suis une autre. Mais comme le répète Wendy, il faut ce qu’il faut ! Je n’en peux plus d’attendre que la vie commence. J’ai déjà vingt-quatre ans, et pas envie de d’attendre que le prince charmant se décide à frapper à ma porte pendant que Jeremy s’envoie en l’air avec sa peroxydée. Qui a dit que c’était toujours aux hommes de prendre les initiatives ?
La première fois que j’ai attendu qu’un garçon m’embrasse, c’était au collège. J’avais l’impression que toutes les filles avaient déjà embrassé un garçon sur la bouche. Toutes sauf moi. Même Wendy s’était fait rouler un patin, à la boum d’anniversaire de son cousin ! Je sortais avec Ted depuis deux jours, et nous étions allés au jardin pour une de ces discussions toutes de tendresse et de complicité dont les amours naissantes ont le secret (« Il fait chaud, non ? Oui, il fait chaud. C'est vraiment plus agréable quand il fait chaud. Oui, c’est tellement moins… froid. »)
Je me souviens que j’avais tous les symptômes de la grippe — bouffées de chaleur, palpitations, vertiges — l’envie d’éternuer en moins. Heureusement, car il a fini par approcher son visage du mien pour m’embrasser.
Enfin, façon de parler. Plus exactement, il a fait rebondir plusieurs fois ses lèvres fermées sur les miennes et nous sommes restés ainsi de longues secondes jusqu’à ce qu’enfin les instructions de Wendy me reviennent à la mémoire : pour embrasser, ouvrir la bouche et tourner la langue.